Interview d’un nouveau luthier août 9 2006
Publié par Les Grandes Roues in : Autour de la musique , commentaires fermésDino a intégré l’association Les Grandes Roues d’abord en tant que musicien accompagnant sam sur scène. Depuis plusieurs mois, il met en place son nouveau groupe de rock français, qui rassemble aujourd’hui 4 musiciens. Les répétitions s’enchainent et dès octobre, le groupe projette un premier enregistrement de leur maquette en studio.
Parallèllement à ces activités de musicien, Dino, de son vrai nom Renald Prevost, a décidé de monter un projet qui lui tenait à coeur, abandonnant son métier d’ingénieur pour devenir luthier.
Quelques questions pour mieux comprendre sa passion et le cheminement de son projet.
Quelle a été ta formation et ton parcours professionnel jusqu’à aujourd’hui ?
J’ai un parcours qui, en théorie, n’a pas grand chose à voir avec la lutherie. J’ai un diplôme de dessinateur industriel ainsi qu’un diplôme d’ingénieur des Arts et Métiers. Ceux qui connaissent un peu cette école savent que cette formation laisse une grande place à la mise en pratique des nombreuses heures de cours théoriques. Ainsi, j’ai découvert le travail du bois à l’atelier de modelerie de l’école, très bien orienté par un prof passionné par son métier.
Comment t’es venue l’idée de devenir luthier ?
Tout d’abord, je suis guitariste depuis maintenant une dizaine d’année. Et depuis le début, j’ai toujours plus ou moins bricolé mes guitares pour essayer d’avoir des instruments différents de ce que l’on trouve sur le marché (peinture différente, manche fretless, gravure, etc…).
Mais le véritable déclic, il est intervenu à la sortie de l’école. Avec un de mes 1er salaires d’ingénieur, j’ai voulu m’acheter une petite guitare electro-acoustique, sans prétention et pas trop encombrante. J’ai donc acheté une Fender Télécoustique. Puis je suis parti en vacances avec elle et surtout quelques amis. Parmi eux, un certain Nicolas très branché Matériaux composites. Quel rapport avec ma guitare electro-acoustique ? En fait, cette guitare a la particularité d’avoir une caisse en matière plastique. Alors Nicolas m’a dit, si tu es capable de faire tout ce qui est en bois, moi je te fais la caisse en composite.
Voilà comment je me suis intéressé de plus près à la lutherie. Depuis, j’ai englouti beaucoup de salaire dans l’achat d’outillage spécialisé, de matière première de grande qualité…
Un vrai virus !
Le métier d’ingénieur était pour toi acquis: tu as reçu la bonne formation, acquis l’expérience, trouvé un emploi stable…
Par rapport à ce nouveau métier d’indépendant, as-tu des craintes (techniques, administratives, financières…) ?
Oui, quelques-unes unes bien évidemment mais c’est aussi ça le challenge, c’est excitant : o)
La comptabilité par exemple. Il y a un mois, je ne savais pas en quoi ça consistait exactement mais avec les logiciels qui existent maintenant, c’est presque un jeu d’enfant.
Techniquement, je n’ai pas la moindre appréhension. Ca fait plusieurs années que j’utilise des guitares de grandes marques sur scène ou en répète et je sais ce qu’attend un client lorsqu’il achète du matériel haut de gamme. Du coup, on se comprend très vite. Les échanges avec les musiciens sont toujours très intéressants. Bien souvent ils savent ce qu’ils veulent comme son mais ils ne savent pas comment l’obtenir. On est là pour ça et de mon point de vue, c’est très passionnant !
Sans dévoiler ton business plan Quelles sont les grandes étapes qui vont guider la mise en place de ce projet ?
La première grande étape, c’est l’installation de l’atelier avec la mise aux normes vis-à-vis des assurances. Si tout se passe bien, cela sera terminé à la mi-août. Environ 2000euros de travaux pour amener l’électricité, couler une dalle, isoler les murs… bref, transformer une ancienne écurie en un véritable atelier de lutherie en 2 semaines de travail.
2nde phase du projet : Concevoir les 4 modeles qui serviront de base à mon catalogue. Chaque modèle étant décliné en plusieurs finitions. Bien sur, avant la conception, il y a eu une longue phase d’étude de marché et d’analyse de la concurrence. Tout ça doit être prêt pour la création officielle de l’entreprise pour fin octobre, début novembre.
3eme étape : Marketing. Dépôt de la marque, mise en ligne du site Internet, réalisation d’une plaquette de présentation… J’aimerais bien que la marque soit déposée pour le salon de la musique de Paris afin de pouvoir y distribuer quelques cartes de visite, prendre quelques contacts intéressant.
4eme étape : Trouver des clients, autant pour mes modeles série que j’aimerais faire distribuer par les magasins de musique de France et de Navarre que pour des modeles sur-mesure unique et réalisée à la demande de chaque client.
Quels seront les produits qui sortiront de ton atelier ? Vises-tu un marché individuel et de haute qualité ?
Je n’ai pas le choix, les coûts de fabrication d’une guitare pour un artisan français sont d’ores et déjà supérieurs au prix de vente final d’une guitare chinoise… donc, il me faut faire du haut de gamme avec des bois d’exception, des mécaniques de qualité, des micros qui en ont dans le ventre,… Pour faire court, si je veux me faire un nom dans le métier, il me faut faire des guitares nobles et irréprochables d’un point de vue conception et qualité de fabrication.
As-tu déjà quelques commandes ? Comment envisages-tu de démarcher les clients potentiels ?
Oui et Non. J’ai gardé de bons contacts avec d’anciens collègues guitaristes très intéressés par mon projet mais je n’ai pas de commande. C’est normal, ils attendent de voir de quoi je suis capable et je pense que ça va les impressionner !!
Voilà maintenant un mois que tu as commencé véritablement ce nouveau métier de luthier. Quelles sont à chaud tes premières impressions sur ce métier ?
J’adore ! Plusieurs raisons à cela :
- J’ai déménagé à la campagne et c’est tout de même une vie plus calme, plus propice au travail de création.
- L’indépendance du créateur d’entreprise mais pas la solitude car j’ai gardé beaucoup de contact et je retourne en région parisienne toutes les semaines, pour m’aérer ;o)
- Le coté “touche-à-tout”, j’ai toujours aimé ça. J’apprends énormément de chose et j’en suis ravi.
Vivre de sa passion, c’est tout de même ce qui peut t’arriver de mieux, non ?
Dernière question : Explique nous ce qui fait la différence entre tes guitares et celles des autres ?
Tout d’abord, un attachement particulier à l’originalité du design. Je ne fais pas des guitares pour copier les grandes firmes américaines mais bel et bien pour créer des modèles qui n’existent pas encore sur le marché. Ensuite, c’est la qualité irréprochable de l’instrument qui devra faire la différence. Une adéquation parfaite entre le choix des bois, la configuration micro, la qualité de conception et de fabrication…
Merci à Dino pour toutes ces explications et pour plus de renseignements, vous pouvez le contacter dès aujourd’hui :
Renald PREVOST
06-10-91-25-50 ou 03-26-60-13-12
33 grande rue
51460 Herpont
prevost.renald@wanadoo.fr
Site Internet : en cours de finalisation, bientôt disponible
Sous le soleil _ newsletter aout août 9 2006
Publié par Les Grandes Roues in : Archives newsletter , ajouter un commetaireDe l’exclusivité, des photos, de la musique, des projets, dans le désordre voici quelques nouvelles de l’association:
MUSIQUE
Thierry Blanchard: une nouvelle page “Projets” sur le site www.thierryblanchard.com où vous trouverez notamment deux nouveaux titres, issus de collaborations musicales
INFOS MUSICALES
Dino se lance dans un nouveau projet professionnel et devient luthier. A cette occasion, Les Grandes Roues l’ont interviewé pour en savoir plus sur ce métier, toutes les ficelles ici:
http://lesgrandesroues.free.fr/?p=77
sam a été sélectionné pour participer aux Rencontres Francophones d’Astafford qui se dérouleront du 15 au 23 septembre prochain. Les participants interpréteront les chansons composées et écrites durant le séjour lors de deux concerts à Astafford les 22 et 23 septembre.
VIDEO
Même en vacances, Thierry Blanchard fait sa superstar. Une vidéo volée lors de sa dernière colo en Bretagne à regarder ici:
http://sam.goldszmidt.free.fr/tmp/MVI_2055.AVI
PHOTOS
sam nous offre les photos de sa dernière tournée en Normandie, ambiance très très intimiste…:
http://lesgrandesroues.free.fr/zenphoto/index.php?album=concert-deauville